3-3 Match nul : l’objectif minimum réalisé !

Cet avant-dernier match avait une saveur particulière puisqu’il était certainement décisif pour le maintien en N4. Comme on a coutume de le dire, malheur aux vaincus !
Au classement, Château-Thierry occupait seul la dernière place avec 8 points alors que St Just était en 6e position avec un point de plus. Nos adversaires avaient donc l’obligation de gagner le match sous peine de se retrouver dans une situation désespérée avant la dernière ronde. L’enjeu était donc la lanterne rouge à quitter pour l’une des équipes ou à ne pas hériter pour l’autre.
Le match commençait sur un bon tempo. Henryk qui comptait deux pions de plus très rapidement et Florian qui avait pris l’avantage d’une qualité marquaient logiquement le point. En contrepartie, Rémy qui avait cédé une qualité en début de partie finit par lâcher prise. Aux échiquiers 1 et 2, Ivan et Philippe obtenaient tranquillement le demi-point. Les autres parties étaient équilibrées. La partie de Daniel était très animée, celle de Benjamin aussi. St Just menait 2-1 mais Benjamin commet une erreur qui permet à l’équipe adverse d’égaliser. Daniel cède le point également sur une imprécision. Ne restait alors qu’une partie en cours qu’il fallait gagner pour espérer arracher le match nul. Gervais qui avait esquivé une attaque sur son roque voyait la structure de pions tendre à une nulle évidente. Finalement, une percée sur l’aile-dame portait ses fruits et le point égalisateur ne tardait pas à être marqué.
Détail des parties :
Le 1er échiquier du club local est tenu par le plus jeune joueur de l’équipe, Pavel Glavnov (1834). Pour St Just, c’est Ivan (1867) qui était chargé de maîtriser le potentiel du jeune pupille en pleine ascension. Le début de la partie respecte rigoureusement les sentiers battus. Ivan égalise et obtient un jeu clair avec de l’espace. Peu après l’échange des pièces mineures, la finale est abordée en parfaite égalité. Une dernière opposition de pièces lourdes conduit logiquement à un accord de nulle.
Philippe joue au 2e échiquier avec les blancs. Son excès de prudence au début amène un jeu tranquille où les noirs ont l’initiative. La position est fermée et par manque d’espace, les pièces blanches ne sont pas actives. Bien qu’il dispose de la paire de fous, l’adversaire se contente de contrer toute tentative. Philippe parvient à échanger les pièces notamment sa dame qui était presque enfermée. La partie se termine par une finale de fous de même couleur où il ne manque qu’un pion à chacun. La structure étant bloquée, la nulle est conclue.
A la table 3, Rémy cède rapidement une qualité pour un pion. La partie est loin d’être perdue sur cette concession et la bataille est animée. Cependant, au fil des échanges cela devient compliqué de résister. La finale de pions avec un fou contre une tour est difficile à tenir. Rémy s’accroche mais la tour fait le ménage sur l’échiquier. Les espoirs disparaissent définitivement avec la création d’un pion passé pour les blancs. Le point est perdu.
Au 4e échiquier avec les blancs, Gervais contient sans difficulté une attaque classique menée sur son roque. Les pièces adverses sont mal coordonnées et aucune ouverture ne se fait sur l’aile-roi puisque la structure de pions se fige. Alors que les cavaliers ont disparu, le jeu fermé ne permet pas aux fous de s’exprimer. Finalement, c’est sur l’autre aile qu’une ligne s’ouvre au profit des blancs. Gervais gagne un pion mais l’adversaire pouvait encore forcer la nulle. La défense des noirs est mal assurée et Gervais gagne un deuxième pion. Cette fois, la différence est faite. En zugzwang, les noirs abandonnent.

Au 5e échiquier avec les noirs, Benjamin joue un coup inapproprié dans l’ouverture mais l’adversaire ne saisit pas l’opportunité. La partie suit son cours et c’est finalement Benjamin qui, après l’échange des dames, obtient un minuscule avantage grâce à une structure légèrement mieux. Cet avantage aurait pu être nettement accentué en infligeant un pion isolé tout en dominant les colonnes ouvertes. Cette occasion ratée est regrettable car plus tard c’est l’adversaire qui parvient à installer une petite pression et qui finit par profiter d’une gaffe de Benjamin. L’erreur est fatale. Notre coéquipier se fait mater cinq coups après !

Au 6e échiquier, la partie de Daniel est très animée. Après de multiples mouvements, c’est un mauvais choix sur un coup de pion au centre qui donne l’avantage à l’adversaire. Celui-ci parvient à se créer un pion passé à l’aile-dame. La situation n’est pas grave d’autant plus que l’adversaire ne joue pas les meilleurs coups. Cependant, Daniel néglige le danger du pion passé en cherchant plutôt du contre-jeu sur l’autre aile. C’est bien l’avancée du pion noir qui est à l’origine de la défaite. Daniel est contraint de céder une pièce mineure pour ce pion. En l’absence des dames, la finale est sans espoir.

Sur 43.Dc4, l’immédiat 43…b2 serait perdant à cause de 44.Tb3
A la table 7, l’adversaire jouant avec les blancs ne fait pas le bon choix dans la ligne particulière qu’il adopte dans l’ouverture. Un pion est cédé sans véritables compensations. Un peu plus tard, il n’anticipe pas une petite menace et Florian gagne une qualité. Restant vigilant pour ne rien concéder, Florian gagne encore un pion. La domination est sans partage. L’adversaire finit par abandonner face à l’énorme différence matérielle.
Au 8e échiquier, Henryk change son fusil d’épaule dans l’ouverture qu’il joue habituellement avec les blancs. Bien que cela ne soit pas probant, son adversaire traite maladroitement une phase de jeu pourtant simple dans l’ouverture. Henryk empoche deux pions successivement. Le jeu est facilité par les pertes de temps des noirs. L’adversaire est forcé d’échanger sa dame sur une tour pour éviter de se faire mater. Cette partie à sens unique se termine peu après.

