Défaite 3-2 : finalement 2ème !
Les Tours Infernales ont accueilli à domicile 3 équipes extérieures le 30 mars, dont l’équipe parisienne du Petit Pouchet. Le Petit Pouchet l’emporte sur le score serré de 3-2 dans un match qui est resté incertain jusqu’au bout.

Pour cette dernière ronde, c’était victoire obligatoire pour monter en N2 à cause du départage défavorable de Saint-Just (défaite directe contre l’autre prétendant à la montée Enghien-les-Bains).
Le match commence bien avec Wilfried à l’échiquier numéro 4 qui ouvre le score avec les blancs. A la sortie de l’ouverture, une position typique est obtenue où les blancs ont un fort centre de pions et 4 rangées pour déplacer leurs pièces tandis que les noirs sont restreints sur 3 rangées mais n’ont pas de faiblesses et ont développé toutes leurs pièces qui sont prêtes à contre-attaquer. Rapidement les leviers de pions s’entrechoquent au centre. Les noirs sacrifient un pion à l’aile-dame mais n’obtiennent aucune compensation et pire, les blancs arrivent à placer un « cavalier-pieuvre » en c6, soutenu par une chaîne de pions e4-d5 et un pion b5 passé. Le cavalier paralyse totalement la position noire et Wilfried refuse même de prendre la qualité avec ce cavalier. Les blancs gagnent deux pions, puis la qualité, puis le pion b va finalement à dame, ce qui force l’abandon.
A l’échiquier 8, Gaël élargit le score avec les blancs. L’ouverture est jouée de manière solide des deux côtés et une position dynamiquement égale est obtenue. Le premier tournant arrive au 17ème coup : les noirs ne jouent pas un coup de pion central libérateur qui leur aurait permis de défier avec succès le centre de pions blancs, mais s’affaiblissent sur les cases noires. Le cavalier de Gaël saute aussitôt sur la case noire affaiblie en e5 et une forte pression commence à s’exercer sur le pion c6 noir arriéré sur une colonne semi-ouverte. Le cavalier finit par être échangé mais le fou blanc est désormais bien supérieur au fou noir emmuré derrière ses propres pions. L’adversaire de Gaël perd ensuite un pion à l’aile-roi sur un clouage qu’il a oublié, et la perte de ce pion déclenche une grosse attaque de mat. Les noirs abandonnent à quelques coups du mat.
A ce moment, Saint-Just mène 2-0 mais à partir de là, le match va se retourner en notre défaveur.
Table 5, Pierre avec les noirs refuse à tort de capturer un pion blanc central depuis le 4ème coup. Au 11ème coup c’est trop tard, celui-ci avance sur la 5ème rangée et restreint fortement les pièces noires sur la 7ème et 8ème rangée seulement. Les blancs font ensuite pression sur le pion noir faible en d6 ce qui force les noirs à garder en permanence un cavalier en e8 pour le protéger, empêchant la tour noire du petit roque en f8 de s’activer. Les blancs n’exploitent cependant pas leur avantage au mieux et les noirs reviennent dans la partie en regagnant de l’espace et en activant leurs pièces, réduisant l’avantage blanc. A l’approche du 40ème coup, les blancs parviennent à progresser à nouveau et à installer un cavalier-pieuvre en c6 (encore un!) qui gêne fortement les noirs. Trop pressé d’échanger le cavalier en c6, Pierre oublie une séquence tactique avec deux clouages qui donne une finale gagnante aux blancs, puis donne une pièce pour rien au 39ème coup, précipitant la fin de la partie.
Table 4, Valérie réalise une bonne ouverture avec les noirs et la position est longtemps équilibrée. Les tours s’échangent sur les colonnes ouvertes c et d et une finale est obtenue avec dame+cavalier pour les blancs, dame+fou pour les noirs, et 5 pions de chaque côté. La position devient très animée à l’approche du 40ème coup car chaque camp dispose d’un pion passé dangereux sur l’aile-dame et il faut calculer en permanence et précisément la course des pions et si l’adversaire ne va pas faire dame en premier. Surpris par un coup de dame blanche qu’elle n’avait pas envisagé, Valérie craque et croit qu’elle ne peut plus arrêter le pion passé blanc. Elle prend alors la décision lourde de sacrifier son fou pour éliminer le pion passé blanc, misant tout sur son propre pion passé pour avoir assez de contre-jeu. Les blancs sont alors gagnants mais avec seulement deux minutes à la pendule, l’adversaire de Valérie ne trouve pas le seul coup précis qui lui permet d’arrêter le pion passé noir et de garder l’avantage matériel d’un cavalier. Le pion passé noir va coûter aux blancs leur cavalier et les joueurs abrégent la partie en laissant la dame blanche conduire un échec perpétuel sur le roi noir. Une nulle de combat !
Table 2, Hugo avec les blancs oublie de jouer un petit coup de pion en h3 au 9ème coup et se retrouve décontenancé quand son adversaire en profite pour placer son cavalier en g4 au 10ème coup. Il envisage alors une variante avec un sacrifice correct de pion (a posteriori le premier coup de l’ordinateur) mais difficile à bien évaluer. Il n’ose pas la jouer et joue un autre coup inférieur qui permet aux noirs d’obtenir une position égale. Une série d’escarmouches tactiques s’ensuit : Fxf7+, clouage, échec à la découverte, sacrifice correct de cavalier refusé, mais malgré toute cette animation, la position reste équilibrée et une finale tour+cavalier et 5 pions de chaque côté est obtenue. Les noirs sont légèrement mieux car ils n’ont que deux îlots de pions contre trois pour les blancs, en particulier les pions blancs isolés en a2 et c2, et les blancs doivent jouer les équilibristes avec un autre pseudo-sacrifice de cavalier pour arriver à tenir tout juste la position. Une surprise conclut la partie : Hugo détermine correctement que son 40ème coup va amener pour la troisième fois une position déjà rencontrée au 36ème coup et au 38ème coup. La répétition est peu évidente et la partie est reconstituée par l’arbitre sur un échiquier à côté pour la vérifier, mais il y a bel et bien répétition. Une fois validée par l’arbitre, Hugo joue son 40ème coup avec littéralement quelques secondes restantes à la pendule ! Une autre nulle de combat !
Table 7, Emmanuelle avec les noirs fait face à un adversaire qui lui met la pression sur les cases blanches centrales e4-d5 et attaque son aile-dame avec une marée impressionnante de pions. Elle trouve la bonne manière de réagir, un sacrifice de pion au centre pour ouvrir la position sur le roi blanc, mais l’adversaire défend correctement et prend l’avantage après qu’il ait mis son roi à l’abri avec le petit roque. La marée de pions blancs à l’aile-dame devient extrêmement menaçante, Emmanuelle ne trouve pas de bonne défense et elle est finalement contrainte de donner la qualité. Son adversaire convertit sans faute l’avantage en passant en finale, en envahissant la 7ème rangée noire avec ses 2 tours et en sacrifiant la qualité pour finalement gagner une tour nette contre 3 pions. Le Petit Pouchet égalise 2 partout !
Il ne reste désormais que deux parties. Table 1, Matthieu avec les noirs joue un bon début et prend temporairement un léger avantage à la sortie de l’ouverture. Son adversaire augmente la pression avec les blancs et regagne l’avantage progressivement en exploitant une succession de petites imprécisions. La position des noirs est de plus en plus inconfortable car les blancs ont envahi la 8ème rangée avec leur tour et les pièces noires sont vissées en défense pour défendre les faiblesses. Une finale de tour est finalement obtenue avec un pion de plus pour les blancs et l’évaluation de cette finale oscille au gré des coups entre nulle et avantage blanc. Sous pression, Matthieu ne trouve pas la bonne défense (l’ordinateur suggère de trouver et calculer une finale de rois qui est en fait nulle malgré deux pions de moins !). Son adversaire convertit la finale de tour en une finale gagnante 2 pions blancs contre tour noire car les deux pions blancs sont trop avancés pour la tour noire et le roi noir trop loin pour arrêter les pions. Le Petit Pouchet passe en tête 3-2.
Table 6, Ivan réalise une bonne partie avec les blancs. Il obtient rapidement une position agréable avec un pion noir faible à cibler sur une colonne semi-ouverte et la paire de fous, qu’il doit cependant rendre sur une imprécision. L’avantage s’évapore mais la position est jouable et dynamiquement équilibrée. A l’approche du 40ème coup, son adversaire se place tout seul dans un auto-clouage sur la 5ème rangée et Ivan en profite pour mettre la pression sur le centre de pions noirs. Soudainement la position noire craque et Ivan obtient un pion passé très dangereux sur la colonne c avec une position gagnante. Son adversaire profite du caractère en apparence bloqué de la position pour proposer nulle de manière opportuniste, et Ivan l’accepte, ce qui scelle la défaite de l’équipe de Saint-Just.

L’équipe A de Saint-Just finit donc à la 2ème place du groupe 9 de N3 et n’a pas à rougir de son parcours de la saison avec 7 victoires et 2 défaites. Nous reviendrons plus forts l’année prochaine !
Enghien-les-Bains monte en N2 et nous avons une pensée pour l’équipe d’Amiens qui finit 8ème et descend en N4 malgré un parcours honorable en N3 cette saison (1 victoire contre Enghien-les-Bains, 5 nulles et 3 défaites).